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/image%2F1554374%2F20150413%2Fob_3c00f3_dsc088131.JPG "Blog destiné à faire connaître mes écrits et peintures, des photos, récits courts de voyages et partage sur quelques sujets")
Journal du Japon - KYOTO Pavillon d'OR
Publié le 18 Juin 2016
Le Pavillon d'Or : Kinkaku-ji
Etape 3 : KINKAKU-JI :
Le PAVILLON D’OR
Dans l’article précédent, j’ai posté des photos des temples vus à KYOTO.
Dans cette même ville, non loin, le célèbre PAVILLON D’OR, construit en 1398 et incendié par un jeune moine en 1950, reconstruit par les Japonais, est beaucoup visité et admiré.
Mishima Yukio en fit un roman où psychologie de l’envahissement par le mal et sa vision de la beauté constituent les thèmes majeurs.
Malgré la foule nombreuse qui venait admirer cette merveille, semblant flotter au loin sur un large étang aux gammes de vert bronze et amande, dans l’éclat intense de ce tout début d’après-midi, nous avons pu saisir quelques clichés. Il a fallu jouer des coudes !
De ce temple immobile dans un magnifique jardin qui fut épargné par l’incendie et entretenu au fil des jours, dans une harmonie destinée à celle de l’esprit ou qui en est à l’origine, la lumière d’or agissait comme un aimant. J’ai aussitôt identifié sa couleur dorée au Soleil, symbole sur le drapeau du pays, bien qu’il soit rouge sur le tissu - et le temple d’argent (Ginkaku-ji) : ce dernier est gris sombre, à l’inverse de notre satellite éclairant quelques nuits….blanches – je n’ai pas vu le Ginkaku-ji, dommage, que sur photographies.
Beauté ou esthétisme ? Les mots recouvrent des notions différentes.
Certains choisiront de parler de recherche esthétique chez les Japonais. Personnellement, je trouve ce concept un peu froid. L’esthétisme me semble d’abord une voie davantage égocentrique qu’universelle, à la base. L’art pour l’art, le plaisir des yeux, qui, poussé à son paroxysme, exclut l’humain, qui doit se contenter d’une contemplation extérieure sans être autorisé à y pénétrer.
La Beauté recouvre un sens plus large, associant le cœur profond de l’homme à son façonnement. Beauté naturelle de la nature ou beauté construite, tel ce Pavillon d’Or, elle rayonne en intégrant chacun sous son auréole de lumière ; elle apaise et suscite une élévation intérieure qui devrait contribuer à bâtir une société tendue vers un but unique : offrir sa part de justice et de joie à tous les êtres.
Mais dans une optique déformée, la beauté se mue en ennemie, à force de lui imposer des critères, des règles et des schémas qui figent et n’inspirent plus.
C’est la lettre qui tue l’esprit.
Car la beauté est une vision subjective. Ce qui nous apparaît tout à fait laid, voire repoussant, peut cacher son trésor dans le cœur.
Etre attentif à ce qui ne se voit pas est plus important que de se laisser surprendre par ce qui se voit.
Ainsi Quasimodo et autres personnes dont l’aspect nous rebute.
- La beauté donne, l’esthétisme enferme.
Ce n’est que mon avis et ressenti.
- Les mots recèlent pour les uns et les autres des sens bien différents…
Le livre de Mishima explore cette piste du rapport à la Beauté.
Et pour une note rafraîchissante, la dernière photo est une tasse de Thé Vert,
savourée dans un des hôtels du parcours, offerte gratuitement dans la chambre même, avec une bouilloire – ce principe est quasi général en Chine et au Japon : bouilloire, thé (parfois café) à disposition des hôtes dans la chambre. En France, plus rare, sauf dans les Campaniles, les Best Western et peut-être d’autres.
Le réconfort ! Et des « simples gestes » de la vie otidienne, à la manière du Japon, en un hymne à la beauté….
Enfin de courts extraits et résumés du livre de Mishima, trouvé sur un site.
« Que la Beauté puisse exister et le jeune moine s'en trouverait irrémédiablement exclu. Mais la soudaine et commune fragilité qui l'unit au Pavillon d'Or, alors que retentit au loin le bruit des bombes, scelle son destin au temple sacré.
La quête de cette ultime communion, en commettant l'irréparable, constitue sa secrète destinée. Bègue et sans beauté, il est en apparence réservé et taciturne ; le mal et la laideur sont les hôtes de son âme.
Le pendant de sa souffrance physique est un ego démesuré et tyrannique qui le pousse à croire à sa mission tragique et exemplaire : atteindre le "cœur même du mal" et anéantir le sacré d'entre les sacrés par un acte de "pure abolition".
« Plus de rivalités, de contradictions, de désaccord : la Beauté faisait régner l’harmonie entre les parties différentes - et de quelle façon souveraine! Comme un livre sacré où, avec la dernière minutie, sur le papier bleu foncé, chaque caractère fut calligraphié à l'enduit de poudre d’or, ainsi cela avait été construit avec de la poudre d'or sur le fond de l'immense ténèbre.
Je ne savais toutefois pas encore si la Beauté se confondait avec le Pavillon d'or lui-même, ou si elle était consubstantielle au néant de la nuit qui enveloppait le Pavillon d’or. Peut-être était-elle les deux à la fois. A la fois détail et totalité. Temple d'or et nuit enveloppante. »
Dernière étape à Kyoto dans prochain post.
Le Pavillon d'Or et son jardin - le thé de l'hôtel.
Oubliée dans l'article précédent, la revue géographique : Voyage dans le monde, sur le Japon.
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Kyoto : Pavillon d’argent
Journal des tribulations d'un Français au pays du soleil levant
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LE JAPON TRADITIONNEL - Temples et Palais
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