Dans la forêt profonde 1

Publié le 3 Janvier 2016

Dans la forêt profonde 1

Pour faire écho à l'article publié ce dimanche 3 décembre dans la catégorie : Ecrits,

sur le thème de la FORÊT

voici un poème ou mes sentiments et mes idées s'y cachent juste ce qu'il faut pour garder à la fois une part de mystère et l'interprétation que vous lui donnerez.

Dans la forêt profonde. 1

  • Les habitants de la forêt
  • Comme dans mon enfance,
  • Je les ai appelés
  • A vaincre leur silence
  • Des voix qui chuchotaient
  • Dans les clairières nues
  • Ombres dissimulées
  • Par crainte des intrus.
  • Et de longues distances
  • Que j'y ai parcourues
  • A pas de révérence
  • A mon prince déchu
  • Claires, futées odeurs
  • Des mots que j'y gravais
  • Aux chemins des lueurs
  • Aux troncs martyrisés.
  • Ce sont les mains tendues
  • Des regards enchâssés,
  • Pauvres corps abattus
  • Entre les ciels cloués.
  • J'entre dans la forêt
  • Des sapins immortels,
  • En abri fortifié,
  • Je sonne le rappel !

En écrivant cette poésie, ce sont des vers de mon enfance, et d'un des poètes qui me toucha et me parle encore, en ce siècle d'esprits désarçonnés. Qui se souvient d'avoir lu, peut-être sur le banc de l'école primaire : " Le temps a laissé son manteau de vent, de froidure et de pluie..."

Contemporain de François Villon, dont je reparlerai aussi,Charles d'Orléans écrivit des poèmes d'amour, des vers sur la nature où s'expriment des sentiments pudiques ( Dans la forêt de longue attente) ainsi que des ballades d'exil, dont la plus belle sous mes yeux :

En regardant vers le pays de France.

Ci-joints les vers trouvés sur le net, car je n'ai plus, dommage, tous mes recueils d'enfance et de jeunesse.

Au lecteur : je n'ai aucune intention politique sous-jacente. Il faut avoir connu l'exil, de quel que pays que l'on vienne pour pleurer silencieusement à l'écoute de telles paroles, tout en sachant qu'un pays d'adoption peut devenir le sien, et que, même si nous sommes déchirés entre deux mondes, nous en vivons aussi toutes les dimensions les plus belles.

Un jour m’advint, à Douvres sur la mer,
Qu’il me souvint de la douce plaisance
Que je soulais au dit pays trouver ;
Si commençai de cœur à soupirer,
Combien certes que grand bien me faisoit
De voir France que mon cœur aimer doit

Je m’avisai que c’était non savance
De tels soupirs dedans mon cœur garder,
Vu que je vois que la voie commence
De bonne paix, qui tous biens peut donner ;
Pour ce, tournai en confort mon penser ;
Mais non pourtant mon cœur ne se lassoit
De voir France que mon cœur aimer doit.

Alors chargeai en la nef d’Espérance
Tous mes souhaits, en leur priant d’aller
Outre la mer, sans faire demeurance,
Et à France de me recommander.
Or nous donn’ Dieu bonne paix sans tarder !
Adonc aurai loisir, mais qu’ainsi soit,
De voir France que mon cœur aimer doit.

Paix est trésor qu’on ne peut trop louer.
Je hais guerre, point ne la dois priser ;
Destourbé m’a longtemps, soit tort ou droit,
De voir France que mon cœur aimer doit !

Et comment ne pas entendre les paroles de Laurent Voulzy, dans son album "LYS and LOVE"

Rédigé par Isabelle Adam Chen

Publié dans #POESIES

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